L'EVANGILE DE SAINT MARC : Troisième étape de lecture

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Lire 6,6 à 8,26 : l’incompréhension des disciples

Nous pouvons nous arrêter particulièrement sur :

*Deux multiplications des pains !

Les quatre évangiles rapportent une multiplication des pains ; seuls Matthieu et Marc en rapportent deux.

• La première (6,30-52) a lieu en territoire juif, sur la rive ouest du lac de Tibériade ; et il reste à la fin 12 paniers de pain. Le chiffre 12 peut évoquer les 12 tribus d’Israël, et bien sûr les 12 apôtres.

• La seconde (8,1-10) a lieu en territoire païen, sur la rive est du lac, et il reste à la fin 7 corbeilles de pain. Le chiffre 7 pourrait évoquer les 7 nations païennes de Canaan, ou encore les 7 diacres de langue grecque choisis pour seconder les apôtres (Ac 6,5).

• Bref, il semble bien que Marc veuille nous faire entendre que Jésus ne vient pas seulement pour son peuple, le ‘peuple choisi’, mais pour tous les peuples, appelés au banquet du Royaume.

*Ce qui serait confirmé par l’épisode qui précède la seconde multiplication : la guérison de la fille d’une Syro-phénicienne (7,24-30)

- cette femme est une païenne, une non-juive ; elle a grande confiance en Jésus.

- mais Jésus résiste à sa demande : il est venu, dit-il, ‘pour les enfants’ de son peuple, pas ‘pour les petits chiens’ !

- mais elle répond : « les petits chiens, sous la table, mangent bien les miettes des petits enfants ! ». Parole pleine d’humour, mais surtout de confiance. À cause de cette parole, Jésus accède au désir de cette femme.

* Maintenant, après cette seconde multiplication des pains, nous savons que les païens n’en sont pas réduits aux miettes : ils sont invités au banquet du Royaume !

* « Jésus prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux au ciel, il prononça la bénédiction et rompit les pains ; il les donnait aux disciples pour qu’ils les distribuent à la foule. » (6,41). La similitude du vocabulaire invite évidemment à rapprocher la multiplication des pains de l’institution de l’Eucharistie (14,22) : ce n’est pas seulement pour nourrir nos faims ‘terrestres’ que Jésus est venu, mais pour notre faim de vie éternelle. Ce que St Marc nous dit par allusion, St Jean le développera longuement dans son discours du pain de vie (Jn 6,22-59).

* Cet épisode de la première multiplication des pains se prolonge par un fait exceptionnel, qu’on appelle une ‘théophanie’ : Jésus a renvoyé les disciples dans une barque, vers l’autre rive. Il est parti prier seul dans la montagne. Le vent s’est levé, la navigation est difficile. Alors, au milieu de la nuit, Jésus vient vers les disciples en marchant sur la mer (6,48). Cette ‘apparition’ provoque la peur, ils se mettent à crier, mais Jésus les rassure : « Confiance, c’est moi, n’ayez pas peur ! ». Stupéfaits, apeurés, ils sont encore ‘au dehors’ du mystère du Royaume, du mystère de Jésus : « En eux-mêmes ils étaient au comble de la stupeur, car ils n’avaient rien compris au sujet des pains : leur cœur était endurci. » (6,51-52)

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